La CMM et l’avenir de l’AMT

En transit 2:1/2, Automne 2004 – Hiver 2005

La Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) a réitéré en février et mars sa volonté d’intégrer les fonctions de l’Agence métropolitaine de transport. Selon Gérald Tremblay, maire de Montréal et président de la CMM, « le temps est venu pour la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) d’assumer à part entière la planification, la coordination et le financement du transport en commun afin d’assurer son développement optimal et de faire bénéficier les citoyens d’un service de qualité sur l’ensemble du territoire de la région métropolitaine ». La loi constituante de la CMM lui confie effectivement la responsabilité des transports. La campagne de la CMM a été menée à l’aide d’un document intitulé Bâtir une communauté responsable : Optimiser le transport en commun dans la CMM et par un cahier spécial paru dans Le Devoir du 19 mars 2005.

Transport 2000 Québec reconnaît qu’il est souhaitable à long terme que la Communauté métropolitaine prenne en main son système de transport, comme c’est le cas à Vancouver, et félicite la CMM de l’intérêt qu’elle manifeste à ce sujet. Cependant, l’Association ne trouve pas opportun que le cadre institutionnel de l’AMT soit changé dans le contexte actuel. En entrevue à La Presse le 29 mars, Normand Parisien, directeur général de Transport 2000, a dit : « On ne sait pas ce que vont donner les négociations sur le pacte fiscal, et on ne sait pas non plus quelle place occuperait le transport en commun pour les municipalités. Il n’y a toujours pas de solution en vue pour procurer aux sociétés de transport des sources de financement fiables et prévisibles, et même si le ministre reconnaît des besoins d’investissements de 4,6 milliards en 10 ans, on ne sait pas qui va payer les factures. » La « municipalisation » de l’AMT ressemblerait trop à l’expérience malheureuse de Toronto en 1998, lorsque le gouvernement Harris a confié GO Transit à un organisme supramunicipal sans s’occuper d’abord de son financement. Par la suite, l’Ontario a dû rebrousser chemin et reprendre la responsabilité de son transporteur régional.

Il a donc été convenu par la CMM et ses partenaires de la société civile, dans le cadre du Forum métropolitain sur le financement du transport en commun, de réclamer d’abord des sources de financement stables et récurrentes pour les transports collectifs et de remettre à plus tard la discussion sur les structures institutionnelles. Le Forum a réuni autour d’une déclaration commune le 14 avril des élus municipaux et des organismes de tous les horizons (milieux d’affaires, syndicaux, environnementaux, institutionnels, représentants des usagers, etc.). Cette rare déclaration de solidarité augure bien pour l’avenir de la région métropolitaine de Montréal.